< Paul Valéry ("Tel quel" ! 1929)

 

 

 

Nous avons tendance à nous en remettre trop vite et trop exclusivement à l'expérience immédiate pour former notre jugement. Nous construisons des "théories", des "schémas explicatifs", pour comprendre et interpréter le monde qui nous entoure. Leur utilité est énorme : ils permettent de mettre rapidement de l'ordre dans notre environnement et d'y évoluer de manière efficace

Il arrive cependant que des faits imposent de revoir ces schémas. Or nous sommes parfois très malhabiles, voire récalcitrants, à le faire, ce qui nous conduit parfois à nier l'évidence. Cela s'explique en partie par certaines erreurs de raisonnement ou encore une conclusion tirée de l'observation d'un trop petit nombre de cas ou de cas non représentatifs. Cela se traduira par une tendance à retenir volontiers des faits qui sont immédiatement disponibles, à ne considérer que certains d'entre eux, particulièrement spectaculaires ou frappants pour toutes sortes de raisons, au détriment de données plus fiables et dignes de confiance, mais aussi plus éloignées et moins extraordinaires.

 

Pour comprendre et acquérir une autodéfense intellectuelle INDISPENSABLE, lisez la suite :

(tirée d'un livre dont les références sont indiquées en bas de page)


Vous, qu'auriez vous pensé ?

 

Quatre hommes visitent l'Australie pour la première fois. En voyageant par train, ils aperçoivent le profil d'un mouton noir qui broute.

 

* Le premier homme en conclut que les moutons australiens sont noirs.

 

* Le deuxième prétend que tout ce que l'on peut conclure est que certains moutons australiens sont noirs.

 

* Le troisième objecte que la seule conclusion possible est qu'en Australie, au moins un mouton est noir.

 

* Le quatrième homme, un sceptique, conclut qu'il existe en Australie au moins un mouton dont au moins un des côtés est noir.


Les paralogismes formels 

Ils sont commis lorsque le raisonnement est invalide et que la conclusion ne découle donc pas des prémisses.

 

Les syllogismes 

Syllogisme : raisonnement à trois propositions dont la troisième (la conclusion) est déduite de la première par l'intermédiaire de la seconde.

 

Un syllogisme peut être valide et/ou vrai (il existe 4 possibilités):

 

1) Tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme, donc Socrate est mortel.

(le raisonnement est valide et la conclusion est vraie)- seul type de syllogisme acceptable !

 

2) Tous les hommes sont bleus, Socrate est un homme, donc Socrate est bleu.

(le raisonnement est valide et la conclusion est fausse)

 

3) Quelques hommes sont bleus, Socrate est un homme, donc Socrate est bleu.

(le raisonnement est invalide et la conclusion est fausse)

 

4) Quelques hommes sont mortels, Socrate est un homme, donc Socrate est mortel.

(le raisonnement est invalide et la conclusion est vraie)


Les paralogismes informels 

reposent sur des propriétés du langage, sur la manière dont on fait appel aux faits, et plus généralement, sur certaines caractéristiques des prémisses invoquées. Ces paralogismes sont très courants et il est absolument nécessaire de savoir les reconnaître :

 

La généralisation hâtive

Comme son nom l'indique, ce paralogisme consiste à généraliser trop vite et à tirer des conclusions au sujet d'un ensemble donné en se basant sur un trop petit nombre de cas. Certes, les cas invoqués peuvent avoir rapport à la conclusion avancée ; c'est leur rareté qui fait problème. Dans la vie de tous les jours, ce paralogisme prend souvent la forme d'un argument anecdotique, c'est-à-dire qu'il invoque une expérience personnelle pour appuyer un raisonnement. 

« Tous les patrons sont des margoulins : je le sais, j'en connais plusieurs » est une généralisation hâtive, tout comme : « L'acupuncture, ça marche : mon frère a arrêté de fumer en consultant un acupuncteur. »

 

Le faux dilemne

Un faux dilemme survient lorsque nous nous laissons convaincre que nous devons choisir entre deux et seulement deux options mutuellement exclusives, alors que c'est faux. En général, lorsque cette stratégie rhétorique est utilisée, l'une des options est inacceptable et/ou rebutante tandis que l'autre est celle que le manipulateur veut nous voir adopter.

Voici quelques exemples de faux dilemmes courants.

-Ou la médecine peut expliquer comment madame X a été guérie, ou il s'agit d'un miracle. La médecine ne peut pas expliquer comment elle a été guérie. Il s'agit donc d'un miracle.

-Si on ne diminue pas les dépenses publiques, notre économie va s'écrouler.

Si on nous présente un dilemme, il faut nous assurer qu'il s'agit d'un vrai dilemme (deux choix - et seulement deux - s'offrent à nous) avant de sauter à une conclusion (ou avant de conclure qu'il est impossible de choisir)

 

La pente glissante

La pente glissante est un paralogisme qu'on dit de diversion, parce qu'il distrait notre attention du sujet discuté en nous amenant à considérer autre chose - en l'occurrence toute une série d'effets indésirables attribués à un point de départ que défend notre interlocuteur dans un échange. Le raisonnement fallacieux invoqué ici est que si on accepte A, soit le point de départ que prône notre interlocuteur, il s'ensuivra B ; puis C ; puis D ; et ainsi de suite, de conséquence indésirable en conséquence indésirable, jusqu'à quelque chose de particulièrement terrible. L'argument, bien entendu, est destiné à prouver qu'on ne doit pas accepter A. 

Aux États-Unis, certains disent que si on accepte des lois contre le libre port d'armes à feu, on aura bientôt des lois sur ceci, puis sur cela et qu'on finira par vivre sous un régime totalitaire... Ceux-là se paient une petite balade sur la pente glissante.

La pente glissante tire une part substantielle de son efficacité du fait que les victimes ne remarquent pas que chacun des maillons de la chaîne est fragile et qu'il n'est pas raisonnable de conclure qu'on devrait passer de l'un à l'autre.

 

L'argument contre la personne

(argumentum ad hominem)

L'argument contre la personne désigne un des paralogismes les plus répandus et les plus efficaces.

Cela consiste à s'en prendre à la personne qui énonce une idée ou un argument plutôt qu'à cette idée ou à cet argument. On cherche ainsi à détourner l'attention de la proposition qui devait être débattue vers certains caractères propres à la personne qui l'a avancée.

Souvent, un ad hominem insinue qu'il existe un lien entre les traits de caractère d'une personne et les idées ou les arguments qu'elle met de l'avant ; on souhaite par là discréditer une proposition en discréditant la personne qui l'énonce. 

Selon la situation, des mots décrivant la nationalité, l'orientation sexuelle, le sexe, la religion et ainsi de suite peuvent tous être utilisés pour attaquer (ou louanger) une personne.

Un petit exemple fera mieux comprendre de quoi il s'agit. Supposons que, dans une discussion à laquelle prennent part des gens de gauche, quelqu'un mette de l'avant comme plausible et relative à la discussion en cours, une idée de l'économiste monétariste Milton Friedman. Supposons ensuite qu'il lui soit immédiatement répondu que Friedman est un économiste de droite et que l'idée ne mérite dès lors aucune considération - au lieu de chercher à comprendre et éventuellement à réfuter l'idée en question.

Notons qu'il est parfois légitime et raisonnable de mettre en doute une proposition, voire de ne pas la considérer comme plausible, en raison de certains traits de caractère de son énonciateur. Lors d'un témoignage, par exemple, il est extrêmement utile de savoir si le témoin qui a vu la voiture passer au feu rouge est ou non daltonien.

Le principe général reste le suivant : des idées ou des arguments valent par et pour eux-mêmes et on ne peut pas les réfuter simplement en attaquant le messager.

 

L'appel à l'autorité

La chose est entendue et inévitable, compte tenu du peu de temps dont nous disposons, de nos goûts et de nos aptitudes individuelles : il nous est impossible d'être des experts en tout et nous devons donc, très souvent, sur une grande variété de sujets, consulter des autorités et nous en remettre à elles. Nous le faisons raisonnablement si :

- l'autorité consultée dispose bien de l'expertise nécessaire pour se prononcer ; 

- il n'y a aucune raison de penser qu'elle ne nous dira pas la vérité ;

Même lorsqu'il est raisonnable de s'en remettre à l'opinion des experts, il reste sain de conserver au moins une petite dose de scepticisme : il arrive après tout que les experts se contredisent ou divergent d'opinion, qu'ils se trompent ou qu'ils raisonnent mal.

On peut cependant distinguer au moins deux cas de figure où l'appel à l'autorité est fallacieux et demande la plus grande suspicion.

- Le premier est celui où l'expertise présumée se révèle douteuse ou fragile, par exemple lorsque le domaine de savoir invoqué ou bien n'existe pas, ou bien n'autorise pas l'assurance avec laquelle sont avancées les affirmations de l'expert.

Ainsi, on se méfiera de prétendus professeurs de bonté, d'experts en gentillesse, d'écoles de générosité et ainsi de suite. On pense ensuite à tous ces cas où il n'y a tout simplement pas de consensus entre les experts et où, dès lors, le fait d'invoquer l'un d'eux pour trancher un débat serait fallacieux.

- Le deuxième est celui où l'expert a lui-même des intérêts dans ce dont il parle.

C'est ainsi que les compagnies de tabac ont proposé à des chercheurs, contre rétribution financière, de proclamer publiquement, pseudo-recherches à l'appui, que le tabac n'était pas cancérigène, voire qu'il n'était pas nocif pour la santé.

Dans tous ces cas, l'appel à l'autorité constitue un paralogisme et il faut s'en méfier (en se rappelant que l'opinion de l'expert pourrait tout de même être vraie). Bien souvent, on ne parvient que difficilement à exercer cette légitime méfiance, tant l'attrait de l'expertise confère aux propos des experts une aura de respectabilité.

Les cas les plus délicats sont toutefois ceux où il existe bien un domaine de savoir, mais où celui-ci ne permet pas d'inférer la conclusion qu'on prétend en tirer. Bien des commentateurs de l'actualité économique qui sévissent dans les médias nous en fournissent des exemples parfaits. L'incertitude de la science économique, d'une part, et le fait que les décisions économiques sont des décisions politiques et sociales reposant nécessairement sur des valeurs, d'autre part, interdisent à ces personnes de parler comme elles le font parfois : en le faisant, elles commettent le paralogisme d'appel à l'autorité.

Cette catégorie peut être étendue pour couvrir tous ces cas où des personnalités publiques, des vedettes, des gens riches et célèbres sont invités à se prononcer sur diverses questions sociales, politiques ou économiques auxquelles, trop souvent, elles ne connaissent rien.

 

Ad populum

Tout le monde le fait, fais-le donc !

Le nom latin de ce paralogisme signifie simplement «en appeler à la foule ». Bien sûr, le fait que tout le monde le pense, le fasse ou le croie n'est pas en soi un argument suffisant pour conclure que cela est juste, bien ou vrai. Mais le ad populum reste néanmoins un des paralogismes favoris des publicitaires : on affirme qu'une chose est juste, bonne, belle, désirable, etc., puisque c'est l'avis de tout le monde.

-Buvez X, la bière la plus vendue au Canada !

-La voiture Y : n millions de conducteurs ne peuvent pas se tromper.

-La génération Pepsi.

Une variante bien connue en appelle à la tradition pour conclure (faussement) que, comme on a toujours fait de telle ou telle manière bien connue, cela doit donc être la bonne manière de faire.

-Aucune société n'a jamais légalisé le mariage de conjoints de même sexe et la nôtre ne doit donc pas le faire.

-L'astrologie est pratiquée depuis toujours, dans toutes les sociétés et des gens de toutes les classes sociales y ont eu recours.

Évidemment, tout le monde (et la tradition) peut se tromper. Il faut donc évaluer à leur mérite la tradition et ses enseignements, se demander s'ils demeurent valables et vrais aujourd'hui, compte tenu de nos savoirs, de nos valeurs et ainsi de suite.

L'appel à la foule et à la tradition sont des stratégies qui offrent notamment l'avantage de flatter les convictions les plus conformistes et donc les plus courantes. Elles peuvent donc s'exercer sans grand risque dans la plupart des milieux. Dans leur forme la plus exacerbée - et la plus dangereuse -, ce type de paralogisme devient un appel à la passion populaire. Sous cette forme, il peut aller jusqu'à susciter la haine et le fanatisme.

 

Paralogisme de composition et paralogisme de division

- Pourquoi les moutons blancs mangent-ils plus que les moutons noirs ? 

- Parce qu'ils sont plus nombreux.

Le paralogisme de composition consiste à affirmer à propos d'un tout ce qui est vrai d'une de ses parties, sans donner pour cela de justification autre que l'appartenance de la partie au tout.

Le paralogisme de division consiste, au contraire, à affirmer que ce qui est vrai du tout doit nécessairement être vrai des parties, toujours sans donner de justification, sinon que ces parties sont celles de ce tout.

- 1 et 3 sont impairs : le résultat de leur addition sera donc un chiffre impair.

- Consommer du sodium et consommer du chlorure est dangereux pour les humains. Consommer du chlorure de sodium est donc dangereux.

- Cette rosé est rouge. Les atomes qui la composent sont donc rouges.

- « Comment peut-on aimer son pays sans aimer ses habitants ? »

 

Appel à l'ignorance 

(ou argumentum ad ignorantiam)

Lorsque, malgré tous nos efforts pour les réunir, nous ne disposons pas des faits pertinents et des bonnes raisons qui nous permettraient de nous prononcer sur une proposition, ne pas conclure est précisément la solution la plus rationnelle. On reconnaît alors qu'on ne sait pas si la proposition examinée est vraie ou fausse.

L'argumentum ad ignorantiam est commis lorsque, en l'absence de faits pertinents et de bonnes raisons, on conclut tout de même à la vérité ou à la fausseté de la proposition examinée.

Ce paralogisme peut prendre deux formes. 

- La première consiste à conclure qu'une affirmation doit être juste, puisqu'on ne peut pas démontrer qu'elle est fausse. 

- La seconde mène à conclure, du fait qu'on ne peut pas prouver la vérité d'une affirmation, qu'elle doit être fausse.

Une légende médiévale nous donnera un exemple amusant. Une secte religieuse possédait une statue dotée d'une étrange propriété. Une fois par an, à une date fixe, les membres de la secte se réunissaient et, les yeux baissés, priaient devant elle. La statue, alors, s'agenouillait et versait des larmes. Cependant, si un seul membre de la secte la regardait, la statue restait immobile. La réponse des membres de la secte à l'objection évidente que soulevaient les mécréants était un superbe et exemplaire ad ignorantiam : le fait que la statue est immobile quand on la regarde ne prouve pas qu'elle ne se met pas à genoux pour pleurer quand on ne la regarde pas.

«Après tout, on n'a jamais prouvé que les extraterrestres n'existent pas. Il doit donc y avoir quelque chose de vrai là-dedans.» 

«Personne n'a pu démontrer que X trichait durant les expériences de voyance : il doit donc avoir un don.»

Cependant il existe bel et bien des cas où il est parfaitement légitime de conclure à partir de l'absence de quelque chose. Par exemple, si des résultats d'analyse fiables montrent qu'il n'y a pas de cholestérol dans votre sang, il est raisonnable de conclure qu'il n'y en a pas.

 

Le hareng fumé

On raconte qu'autrefois, dans le sud des États-Unis, les prisonniers en fuite laissaient des harengs fumés derrière eux pour distraire les chiens et les détourner de leur piste. Le but de ce stratagème est en effet de vous amener à traiter d'un autre sujet que celui qui est discuté.

Les enfants sont parfois champions à ce jeu :

-Ne joue pas avec ce bâton pointu, tu pourrais te blesser.

-Ce n'est pas un bâton, papa, c'est un laser bionique.

Mais certains adultes savent eux aussi fort bien jouer au hareng fumé. Par exemple lors d'une discussion sur le réchauffement planétaire :

"Ce dont il faut se soucier, c'est de ce gouvernement infiniment trop régulateur de l'économie, de ces armées de bureaucrates qui édictent sans cesse des règles et des lois qui empêchent les gens d'avoir des emplois décents et de faire vivre leurs familles".

 

L'homme de paille

Si on ne peut vaincre un raisonnement donné, il peut être possible de sortir victorieux d'un débat avec une version affaiblie de ce même raisonnement. Cela sera d'autant plus facile si nous créons nous-même la version affaiblie en la façonnant de manière à garantir qu'elle sera démolie. Telle est, en substance, la stratégie mise en œuvre par le paralogisme dit de l'homme de paille. Il tire son nom de cette ancienne coutume des soldats qui s'entraînaient au combat contre un mannequin fait de paille.

En voici un exemple, où l'interlocuteur du premier intervenant façonne un homme de paille:

« L'avortement est moralement condamnable, parce qu'il signifie la mort d'un être humain. Un fœtus a droit à la vie, autant qu'un enfant déjà né a droit à la vie. Le fœtus possède en fait, bien avant la naissance, la plupart des propriétés qui font de lui un être humain à part entière ; très tôt, il donne même des coups de pieds à sa mère.

La vache aussi donne des coups de pieds et cela n'en fait pas un être humain pour autant. Si on vous suit, on devrait arrêter de manger du bœuf. Le fœtus n'est pas plus un être humain qu'une vache et l'avortement est moralement permissible. »

Nous devons garder en mémoire le principe de charité argumentative, selon lequel nous devons présenter les idées que nous contestons sous leur jour le plus favorable. Les victoires remportées dans un débat perdent de leur valeur et de leur importance proportionnellement au non-respect de ce principe fondamental.

 

La fausse analogie

Nous pensons souvent à l'aide d'analogie, c'est à dire en comparant deux choses, le plus souvent qui nous est connue et une autre qui l'est moins. Ce type de raisonnement est souvent utile et éclairant. Par exemple, au début de la recherche sur les atomes, on s'est représenté ces nouveaux objets de la physique comme des système solaires en miniature.

Mais il existe des cas où une fausse analogie conduit à penser de manière erronée ce qu'on voudrait par elle mieux comprendre. Puisque penser par analogie est aussi courant qu'utile, il est parfois difficile de déceler les fausses analogies.

Demandez-vous, pour chacun de ces exemples, si l'analogie proposée est ou non légitime:

* Comment peut-on soutenir que la fixation des prix est un crime lorsqu'elle est le fait des gens d'affaires, mais un bienfait pour le public quand elle est le fait du gouvernement ?

* La nature elle-même, nous enseigne que les plus forts survivent : c'est pourquoi nous devrions légaliser et pratiquer systématiquement l'eugénisme.

* La pluie et l'érosion finissent par venir à bout des plus hauts sommets et la patience et le temps viendront à bout de tous nos problèmes.

* Une école est une petite entreprise où les salaires sont les notes données aux élèves.

* Le Parti libéral a entrepris d'importantes réformes. Réélisez-le : on ne change pas de monture au milieu d'une course !

* Il est temps d'en finir avec ce cancer de la société.

 

La suppression de données pertinentes

Ce paralogisme est un des plus difficiles à détecter, puisqu'il consiste justement à occulter des données relatives à la conclusion qui est défendue dans une argumentation. Un raisonnement est d'autant plus fort que toutes les données pertinentes ont été prises en compte. Mais il arrive aussi que, volontairement ou non, certaines données pertinentes ne soient pas rappelées.

Ce paralogisme peut être intentionnel : par exemple, la publicité ne précise pas que tous les produits concurrents sont aussi efficaces que le produit vanté quand elle nous dit qu'aucun n'est plus efficace que lui. Mais il peut aussi être involontaire et tenir à notre propension à ne rechercher, ne voir ou ne retenir que des exemples qui confirment nos hypothèses préférées. Cette forme de pensée sélective est certainement à l'œuvre dans toutes sortes de croyances, dans le domaine du paranormal notamment, et elle consiste en quelque sorte à se cacher à soi-même des données pertinentes.


 

Extraits issu de ce livre INDISPENSABLE :

 

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Il est plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu'ils ont été trompés.

Mark Twain